Nous en étions au huitième jour de ma panne dans le désert, et j’avais écouté l’histoire du marchand en buvant la dernière goutte de ma provision d’eau : 🔊✎
- Ah ! dis-je au petit prince, ils sont bien jolis, tes souvenirs, mais je n’ai pas encore réparé mon avion, 🔊✎ je n’ai plus rien à boire, et je serais heureux, moi aussi, si je pouvais marcher tout doucement vers une fontaine ! 🔊✎
- Mon ami le renard, me dit-il… 🔊✎
- Mon petit bonhomme, il ne s’agit plus du renard ! 🔊✎
- Pourquoi ?
- Parce qu’on va mourir de soif… 🔊✎
Il ne comprit pas mon raisonnement, il me répondit : 🔊✎
- C’est bien d’avoir eu un ami, même si l’on va mourir. 🔊✎
Moi, je suis bien content d’avoir eu un ami renard… 🔊✎
« Il ne mesure pas le danger, me dis-je. 🔊✎ Il n’a jamais ni faim ni soif. Un peu de soleil lui suffit… » 🔊✎
Mais il me regarda et répondit à ma pensée : 🔊✎
- J’ai soif aussi… cherchons un puits… 🔊✎
J’eus un geste de lassitude : il est absurde de chercher un puits, au hasard, dans l’immensité du désert. 🔊✎ Cependant nous nous mîmes en marche. 🔊✎