Après les Polonais, ce fut le père Colmiche, un vieillard passant pour avoir fait des horreurs en 93. 🔊✎ Il vivait au bord de la rivière, dans les décombres d'une porcherie. 🔊✎ Les gamins le regardaient par les fentes du mur, et lui jetaient des cailloux qui tombaient sur son grabat, où il gisait continuellement secoué par un catarrhe, avec des cheveux très longs, les paupières enflammées, et au bras une tumeur plus grosse que sa tête. 🔊✎ Elle lui procura du linge, tâcha de nettoyer son bouge, rêvât à l'établir dans le fournil, sans qu'il gênât Madame. 🔊✎ Quand le cancer eut crevé, elle le pansa tous les jours, quelquefois lui apportait de la galette, le plaçait au soleil sur une botte de paille; et le pauvre vieux, en bavant et en tremblant, la remerciait de sa voix éteinte, craignait de la perdre, allongeait les mains dès qu'il la voyait s'éloigner. 🔊✎ Il mourut; elle fit dire une messe pour le repos de son âme. 🔊✎
Ce jour-là, il lui advint un grand bonheur: au moment du dîner, le nègre de Mme de Larsonnière se présenta, tenant le perroquet dans sa cage, avec le bâton, la chaîne et le cadenas. 🔊✎ Un billet de la baronne annonçait à Mme Aubain que, son mari étant élevé à une préfecture, ils partaient le soir; et elle la priait d'accepter cet oiseau, comme un souvenir, et en témoignage de ses respects. 🔊✎
Il occupait depuis longtemps l'imagination de Félicité, car il venait d'Amérique; et ce mot lui rappelait Victor, si bien qu'elle s'en informait auprès du nègre. 🔊✎ Une fois même elle avait dit: 🔊✎
— C'est Madame qui serait heureuse de l'avoir! 🔊✎
Le nègre avait redit le propos à sa maîtresse, qui, ne pouvant l'emmener, s'en débarrassait de cette façon.
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