← Au moment où j'allai chez Mme Swann, l'affaire Dreyfus n'avait pas encore éclaté, et certains grands juifs étaient fort puissants. Aucun ne l'était plus que sir Rufus Israels dont la femme lady Israels était la tante de Swann. 🔊✎
← Lady Rufus Israels, elle, savait à merveille qui étaient ces gens qui prodiguaient à Swann une amitié dont elle était jalouse. 🔊✎
← Lady Israels, excessivement riche, disposait d'une grande influence et elle l'avait employée à ce qu'aucune personne qu'elle connaissait ne reçût Odette. 🔊✎
← Or, le malheur avait voulu qu'Odette étant allé faire visite à Mme De Marsantes, lady Israels était entrée presque en même temps. 🔊✎
← Peut-être cette classe sociale particulière qui comptait alors des femmes comme lady Israels mêlée à celles de l'aristocratie et Mme Swann qui devait les fréquenter un jour, cette classe intermédiaire, inférieure au faubourg Saint-Germain, puisqu'elle le courtisait, mais supérieure à ce qui n'est pas du faubourg Saint-Germain, et qui avait ceci de particulier que déjà dégagée du monde des riches, elle était la richesse encore, mais la richesse devenue ductile, obéissant à une destination, à une pensée artistiques, l'argent malléable, poétiquement ciselé et qui sait sourire, peut-être cette classe, du moins avec le même caractère et le même charme, n'existe-t-elle plus. 🔊✎