← MARCEL PROUST : A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU
← Ma mère ne vint pas, et sans ménagements pour mon amour-propre (engagé à ce que la fable de la recherche dont elle était censée m’avoir prié de lui dire le résultat ne fût pas démentie) me fit dire par Françoise ces mots: «Il n’y a pas de réponse» que depuis j’ai si souvent entendu des concierges de «palaces» ou des valets de pied de tripots, rapporter à quelque pauvre fille qui s’étonne: «Comment, il n’a rien dit, mais c’est impossible! Vous avez pourtant bien remis ma lettre. 🔊✎
← (musique, reprise) MARCEL PROUST A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU DU COTÉ DE CHEZ SWANN PREMIÈRE PARTIE COMBRAY 🔊
← Mais ma tante savait bien que ce n’était pas pour rien qu’elle avait sonné Françoise, car, à Combray, une personne «qu’on ne connaissait point» était un être aussi peu croyable qu’un dieu de la mythologie, et de fait on ne se souvenait pas que, chaque fois que s’était produite, dans la rue de Saint-Esprit ou sur la place, une de ces apparitions stupéfiantes, des recherches bien conduites n’eussent pas fini par réduire le personnage fabuleux aux proportions d’une «personne qu’on connaissait», soit personnellement, soit abstraitement, dans son état civil, en tant qu’ayant tel degré de parenté avec des gens de Combray. 🔊✎
← Par bonheur mes parents m’appelaient, je sentais que je n’avais pas présentement la tranquillité nécessaire pour poursuivre utilement ma recherche, et qu’il valait mieux n’y plus penser jusqu’à ce que je fusse rentré, et ne pas me fatiguer d’avance sans résultat. 🔊✎