← S’il arrivait après l’heure où Odette envoyait ses domestiques se coucher, avant de sonner à la porte du petit jardin, il allait d’abord dans la rue, où donnait au rez-de-chaussée, entre les fenêtres toutes pareilles, mais obscures, des hôtels contigus, la fenêtre, seule éclairée, de sa chambre. Il frappait au carreau, et elle, avertie, répondait et allait l’attendre de l’autre côté, à la porte d’entrée. 🔊✎
← Le concierge lui dit qu’il croyait qu’elle était là; il sonna, crut entendre du bruit, entendre marcher, mais on n’ouvrit pas. 🔊✎
← Il la trouva; elle lui dit qu’elle était chez elle tantôt quand il avait sonné, mais dormait; la sonnette l’avait éveillée, elle avait deviné que c’était Swann, elle avait couru après lui, mais il était déjà parti. 🔊✎
← Elle avoue qu’elle m’avait entendu sonner, puis frapper, et qu’elle avait cru que c’était moi, qu’elle avait envie de me voir, se disait Swann. 🔊✎
← Swann avait bien lu au commencement de la ligne: «J’ai eu raison», mais ne comprenait pas ce qu’Odette avait eu raison de faire, quand soudain, un mot qu’il n’avait pas pu déchiffrer d’abord, apparut et éclaira le sens de la phrase tout entière: «J’ai eu raison d’ouvrir, c’était mon oncle.» D’ouvrir! alors Forcheville était là tantôt quand Swann avait sonné et elle l’avait fait partir, d’où le bruit qu’il avait entendu. 🔊✎
← Justement il entendait sonner à la porte cochère, il lui semblait qu’on tardait à ouvrir, il voulait éveiller le concierge, se mettait à la fenêtre pour appeler Odette si c’était elle, car malgré les recommandations qu’il était descendu faire plus de dix fois lui-même, on était capable de lui dire qu’il n’était pas là. 🔊✎
← Une nuit noire se fit tout d’un coup, un tocsin sonna, des habitants passèrent en courant, se sauvant des maisons en flammes; Swann entendait le bruit des vagues qui sautaient et son cœur qui, avec la même violence, battait d’anxiété dans sa poitrine. 🔊✎