← Mais, quand Odette était partie, Swann souriait en pensant qu’elle lui avait dit combien le temps lui durerait jusqu’à ce qu’il lui permît de revenir; il se rappelait l’air inquiet, timide avec lequel elle l’avait une fois prié que ce ne fût pas dans trop longtemps, et les regards qu’elle avait eus à ce moment-là, fixés sur lui en une imploration craintive, et qui la faisaient touchante sous le bouquet de fleurs de pensées artificielles fixé devant son chapeau rond de paille blanche, à brides de velours noir. « 🔊✎
← Comme elle n’a plus personne en ce moment, je lui ai dit qu’elle devrait coucher avec lui. Elle prétend qu’elle ne peut pas, qu’elle a bien eu un fort béguin pour lui mais qu’il est timide avec elle, que cela l’intimide à son tour, et puis qu’elle ne l’aime pas de cette manière-là, que c’est un être idéal, qu’elle a peur de déflorer le sentiment qu’elle a pour lui, est-ce que je sais, moi. Ce serait pourtant absolument ce qu’il lui faut.» 🔊✎
← Mais il était si timide avec elle, qu’ayant fini par la posséder ce soir-là, en commençant par arranger ses catleyas, soit crainte de la froisser, soit peur de paraître rétrospectivement avoir menti, soit manque d’audace pour formuler une exigence plus grande que celle-là (qu’il pouvait renouveler puisqu’elle n’avait pas fiché Odette la première fois), les jours suivants il usa du même prétexte. 🔊✎
← Puis il le passa à un de ses aides, nouveau, et timide, qui exprimait l’effroi qu’il ressentait en roulant en tous sens des regards furieux et montrait l’agitation d’une bête captive dans les premières heures de sa domesticité. 🔊✎