prier

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Mais, quand Odette était partie, Swann souriait en pensant qu’elle lui avait dit combien le temps lui durerait jusqu’à ce qu’il lui permît de revenir; il se rappelait l’air inquiet, timide avec lequel elle l’avait une fois prié que ce ne fût pas dans trop longtemps, et les regards qu’elle avait eus à ce moment-là, fixés sur lui en une imploration craintive, et qui la faisaient touchante sous le bouquet de fleurs de pensées artificielles fixé devant son chapeau rond de paille blanche, à brides de velours noir. « 🔊

Cependant, M. Verdurin, après avoir demandé à Swann la permission d’allumer sa pipeici on ne se gêne pas, on est entre camarades»), priait le jeune artiste de se mettre au piano. 🔊

Mais peu lui importait, il la considérait moins en elle-même,—en ce qu’elle pouvait exprimer pour un musicien qui ignorait l’existence et de lui et d’Odette quand il l’avait composée, et pour tous ceux qui l’entendraient dans des siècles—, que comme un gage, un souvenir de son amour qui, même pour les Verdurin que pour le petit pianiste, faisait penser à Odette en même temps qu’à lui, les unissait; c’était au point que, comme Odette, par caprice, l’en avait prié, il avait renoncé à son projet de se faire jouer par un artiste la sonate entière, dont il continua à ne connaître que ce passage. « 🔊

Souvent elle avait des embarras d’argent et, pressée par une dette, le priait de lui venir en aide. 🔊

Elle le pria d’éteindre la lumière avant de s’en aller, il referma lui-même les rideaux du lit et partit. 🔊

Mais, à d’autres moments, sa douleur le reprenait, il s’imaginait qu’Odette était la maîtresse de Forcheville et que quand tous deux l’avaient vu, du fond du landau des Verdurin, au Bois, la veille de la fête de Chatou il n’avait pas été invité, la prier vainement, avec cet air de désespoir qu’avait remarqué jusqu’à son cocher, de revenir avec lui, puis s’en retourner de son côté, seul et vaincu, elle avait avoir pour le désigner à Forcheville et lui dire: «Hein! ce qu’il rageles mêmes regards, brillants, malicieux, abaissés et sournois, que le jour celui-ci avait chassé Saniette de chez les Verdurin. 🔊

Or une lettre d’elle, se croisant avec la sienne, le priait précisément de déplacer un rendez-vous. 🔊

Et à défaut d’aucun, il priait M. de Charlus de courir chez elle, de lui dire comme spontanément, au cours de la conversation, qu’il se rappelait avoir à parler à Swann, qu’elle voulût bien lui faire demander de passer tout de suite chez elle; mais le plus souvent Swann attendait en vain et M. de Charlus lui disait le soir que son moyen n’avait pas réussi. 🔊

Hélas, il se rappela l’accent dont elle s’était écriée: «Mais je pourrai toujours vous voir, je suis toujours libreelle qui ne l’était plus jamais! l’intérêt, la curiosité qu’elle avait eus pour sa vie à lui, le désir passionné qu’il lui fit la faveur,—redoutée au contraire par lui en ce temps-là comme une cause d’ennuyeux dérangementsde l’y laisser pénétrer; comme elle avait été obligée de le prier pour qu’il se laissât mener chez les Verdurin; et, quand il la faisait venir chez lui une fois par mois, comme il avait fallu, avant qu’il se laissât fléchir, qu’elle lui répétât le délice que serait cette habitude de se voir tous les jours dont elle rêvait alors qu’elle ne lui semblait à lui qu’un fastidieux tracas, puis qu’elle avait prise en dégoût et définitivement rompue, pendant qu’elle était devenue pour lui un si invincible et si douloureux besoin. 🔊

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