← Ayant tenu ces propos que lui inspiraient la hauteur de son aigrette, le chiffre de son porte-cartes, le petit numéro tracé à l’encre dans ses gants par le teinturier, et l’embarras de parler à Swann des Verdurin, Mme Cottard, voyant qu’on était encore loin du coin de la rue Bonaparte où le conducteur devait l’arrêter, écouta son cœur qui lui conseillait d’autres paroles. 🔊✎
← Mme Verdurin me le disait encore le dernier jour (vous savez les veilles de départ on cause mieux): «Je ne dis pas qu’Odette ne nous aime pas, mais tout ce que nous lui disons ne pèserait pas lourd auprès de ce que lui dirait M. Swann.» Oh! mon Dieu, voilà que le conducteur m’arrête, en bavardant avec vous j’allais laisser passer la rue Bonaparte... me rendriez-vous le service de me dire si mon aigrette est droite?» 🔊✎
← Et Swann se sentit déborder de tendresse pour elle, autant que pour Mme Verdurin (et presque autant que pour Odette, car le sentiment qu’il éprouvait pour cette dernière n’étant plus mêlé de douleur, n’était plus guère de l’amour), tandis que de la plate-forme il la suivait de ses yeux attendris, qui enfilait courageusement la rue Bonaparte, l’aigrette haute, d’une main relevant sa jupe, de l’autre tenant son en-tout-cas et son porte-cartes dont elle laissait voir le chiffre, laissant baller devant elle son manchon. 🔊✎