← Mais tandis que chacune de ces liaisons, ou chacun de ces flirts, avait été la réalisation plus ou moins complète d’un rêve né de la vue d’un visage ou d’un corps que Swann avait, spontanément, sans s’y efforcer, trouvés charmants, en revanche quand un jour au théâtre il fut présenté à Odette de Crécy par un de ses amis d’autrefois, qui lui avait parlé d’elle comme d’une femme ravissante avec qui il pourrait peut-être arriver à quelque chose, mais en la lui donnant pour plus difficile qu’elle n’était en réalité afin de paraître lui-même avoir fait quelque chose de plus aimable en la lui faisant connaître, elle était apparue à Swann non pas certes sans beauté, mais d’un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique, de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun, et qui sont l’opposé du type que nos sens réclament. 🔊✎
← Je vous accorde qu’elle n’est pas étourdissante; mais je vous assure qu’elle est agréable quand on cause seul avec elle. « 🔊✎
← Comme tout ce qui environnait Odette et n’était en quelque sorte que le mode selon lequel il pouvait la voir, causer avec elle, il aimait la société des Verdurin. 🔊✎
← —Qu’est-ce que vous dites d’un savant comme cela? avait-elle demandé à Forcheville. Il n’y a pas moyen de causer sérieusement deux minutes avec lui. 🔊✎
← —«Elle n’a pas dû être mal, Mme Verdurin, et puis c’est une femme avec qui on peut causer, pour moi tout est là. 🔊✎
← Parfois c’était après quelques jours où elle ne lui avait pas causé de souci nouveau; et comme, des visites prochaines qu’il lui ferait, il savait qu’il ne pouvait tirer nulle bien grande joie mais plus probablement quelque chagrin qui mettrait fin au calme où il se trouvait, il lui écrivait qu’étant très occupé il ne pourrait la voir aucun des jours qu’il lui avait dit. 🔊✎
← Le soir, causant avec M. de Charlus avec qui il avait la douceur de pouvoir parler d’elle ouvertement (car les moindres propos qu’il tenait, même aux personnes qui ne la connaissaient pas, se rapportaient en quelque manière à elle), il lui dit: 🔊✎
← Mme de Saint-Euverte voyant que la princesse avait l’air content de causer avec Swann s’était éloignée. 🔊✎
← N’est-ce pas que nous causons gentiment?» dit-il à l’entremetteuse qui venait d’entrer.—«Mais oui, c’est justement ce que je me disais. Comme ils sont sages! 🔊✎
← Et de même qu’avant d’embrasser Odette pour la première fois il avait cherché à imprimer dans sa mémoire le visage qu’elle avait eu si longtemps pour lui et qu’allait transformer le souvenir de ce baiser, de même il eût voulu, en pensée au moins, avoir pu faire ses adieux, pendant qu’elle existait encore, à cette Odette lui inspirant de l’amour, de la jalousie, à cette Odette lui causant des souffrances et que maintenant il ne reverrait jamais. 🔊✎