← Mais tandis que chacune de ces liaisons, ou chacun de ces flirts, avait été la réalisation plus ou moins complète d’un rêve né de la vue d’un visage ou d’un corps que Swann avait, spontanément, sans s’y efforcer, trouvés charmants, en revanche quand un jour au théâtre il fut présenté à Odette de Crécy par un de ses amis d’autrefois, qui lui avait parlé d’elle comme d’une femme ravissante avec qui il pourrait peut-être arriver à quelque chose, mais en la lui donnant pour plus difficile qu’elle n’était en réalité afin de paraître lui-même avoir fait quelque chose de plus aimable en la lui faisant connaître, elle était apparue à Swann non pas certes sans beauté, mais d’un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique, de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun, et qui sont l’opposé du type que nos sens réclament. 🔊✎
← Mais à l’âge déjà un peu désabusé dont approchait Swann et où l’on sait se contenter d’être amoureux pour le plaisir de l’être sans trop exiger de réciprocité, ce rapprochement des cœurs, s’il n’est plus comme dans la première jeunesse le but vers lequel tend nécessairement l’amour, lui reste uni en revanche par une association d’idées si forte, qu’il peut en devenir la cause, s’il se présente avant lui. 🔊✎
← Mais en revanche Swann les toucha infiniment en croyant devoir demander tout de suite à faire la connaissance de la tante du pianiste. 🔊✎
← De même qu’il ne se demandait pas s’il n’eût pas mieux fait de ne pas aller dans le monde, mais en revanche savait avec certitude que s’il avait accepté une invitation il devait s’y rendre et que s’il ne faisait pas de visite après il lui fallait laisser des cartes, de même dans sa conversation il s’efforçait de ne jamais exprimer avec cœur une opinion intime sur les choses, mais de fournir des détails matériels qui valaient en quelque sorte par eux-mêmes et lui permettaient de ne pas donner sa mesure. 🔊✎
← En revanche ce qui était invariable maintenant, c’était que où que Swann se trouvât, il ne manquât pas d’aller rejoindre Odette. 🔊✎
← Mais, en revanche ceux, qui comme Swann, avaient ces goûts, mais n’en parlaient pas, la laissaient froide. 🔊✎
← Et quant au peintre, si sa prétention est déplaisante quand il cherche à étonner, en revanche c’est une des plus belles intelligences que j’aie connues. Et puis surtout, là, on se sent libre, on fait ce qu’on veut sans contrainte, sans cérémonie. 🔊✎
← Mais c’était rare; car les jours où malgré tout ce qu’elle avait à faire et la crainte de ce que penserait le monde, elle arrivait à voir Swann, ce qui dominait maintenant dans son attitude était l’assurance: grand contraste, peut-être revanche inconsciente ou réaction naturelle de l’émotion craintive qu’aux premiers temps où elle l’avait connu, elle éprouvait auprès de lui, et même loin de lui, quand elle commençait une lettre par ces mots: «Mon ami, ma main tremble si fort que je peux à peine écrire» (elle le prétendait du moins et un peu de cet émoi devait être sincère pour qu’elle désirât d’en feindre davantage). Swann lui plaisait alors. 🔊✎