tante

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En dehors de la jeune femme du docteur, ils étaient réduits presque uniquement cette année-là (bien que Mme Verdurin fût elle-même vertueuse et d’une respectable famille bourgeoise excessivement riche et entièrement obscure avec laquelle elle avait peu à peu cessé volontairement toute relation) à une personne presque du demi-monde, Mme de Crécy, que Mme Verdurin appelait par son petit nom, Odette, et déclarait être «un amour» et à la tante du pianiste, laquelle devait avoir tiré le cordon; personnes ignorantes du monde et à la naïveté de qui il avait été si facile de faire accroire que la princesse de Sagan et la duchesse de Guermantes étaient obligées de payer des malheureux pour avoir du monde à leurs dîners, que si on leur avait offert de les faire inviter chez ces deux grandes dames, l’ancienne concierge et la cocotte eussent dédaigneusement refusé. 🔊

Si le docteur Cottard croyait devoir partir en sortant de table pour retourner auprès d’un malade en danger: «Qui sait, lui disait Mme Verdurin, cela lui fera peut-être beaucoup plus de bien que vous n’alliez pas le déranger ce soir; il passera une bonne nuit sans vous; demain matin vous irez de bonne heure et vous le trouverez guériDès le commencement de décembre elle était malade à la pensée que les fidèles «lâcheraient» pour le jour de Noël et le 1er janvier. La tante du pianiste exigeait qu’il vînt dîner ce jour-là en famille chez sa mère à elle: 🔊

Les Verdurin avaient eu à dîner, le jour Swann y fit ses débuts, le docteur et Mme Cottard, le jeune pianiste et sa tante, et le peintre qui avait alors leur faveur, auxquels s’étaient joints dans la soirée quelques autres fidèles. 🔊

Mais en revanche Swann les toucha infiniment en croyant devoir demander tout de suite à faire la connaissance de la tante du pianiste. 🔊

M. Verdurin fit remarquer que pourtant Swann n’avait pas apprécié la tante du pianiste. —Il s’est senti un peu dépaysé, cet homme, répondit Mme Verdurin, tu ne voudrais pourtant pas que, la première fois, il ait déjà le ton de la maison comme Cottard qui fait partie de notre petit clan depuis plusieurs années. La première fois ne compte pas, c’était utile pour prendre langue. 🔊

Sans doute elle n’espérait pas qu’il se soumettrait jusqu’à imiter la sainte simplicité de la tante du pianiste qui venait de s’écrier: —Voyez-vous ça? Ce qui m’étonne, c’est qu’ils trouvent encore des personnes qui consentent à leur causer; il me semble que j’aurais peur: un mauvais coup est si vite reçu! 🔊

Mme Verdurin cherchait à apaiser les scrupules du pianiste dont la tante était restée à Paris. 🔊

Si on avait fait subir à la conversation de Mme de Gallardon ces analyses qui en relevant la fréquence plus ou moins grande de chaque terme permettent de découvrir la clef d’un langage chiffré, on se fût rendu compte qu’aucune expression, même la plus usuelle, n’y revenait aussi souvent que «chez mes cousins de Guermantes», «chez ma tante de Guermantes», «la santé d’Elzéar de Guermantes», «la baignoire de ma cousine de Guermantes». 🔊

Quand on lui parlait d’un personnage illustre, elle répondait que, sans le connaître personnellement, elle l’avait rencontré mille fois chez sa tante de Guermantes, mais elle répondait cela d’un ton si glacial et d’une voix si sourde qu’il était clair que si elle ne le connaissait pas personnellement c’était en vertu de tous les principes indéracinables et entêtés auxquels ses épaules touchaient en arrière, comme à ces échelles sur lesquelles les professeurs de gymnastique vous font étendre pour vous développer le thorax. 🔊

Le voyage durait depuis près d’un an. Swann se sentait absolument tranquille, presque heureux. Bien que M. Verdurin eût cherché à persuader au pianiste et au docteur Cottard que la tante de l’un et les malades de l’autre n’avaient aucun besoin d’eux, et, qu’en tous cas, il était imprudent de laisser Mme Cottard rentrer à Paris que Mme Verdurin assurait être en révolution, il fut obligé de leur rendre leur liberté à Constantinople. 🔊

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