← On le crut malade, et la cousine de ma grand’mère allait envoyer demander de ses nouvelles quand à l’office elle trouva une lettre de lui qui traînait par mégarde dans le livre de comptes de la cuisinière. Il y annonçait à cette femme qu’il allait quitter Paris, qu’il ne pourrait plus venir. 🔊✎
← —Vous ne serez pas malade cette fois-ci, vous verrez, lui dit-il en cherchant à la suggestionner du regard. Et si vous êtes malade nous vous soignerons. 🔊✎
← Peut-être aussi à force de dire qu’elle serait malade, y avait-il des moments où elle ne se rappelait plus que c’était un mensonge et prenait une âme de malade. 🔊✎
← —Mais, Madame, il est de l’Académie, répliqua le docteur d’un ton air ironique. Si un malade préfère mourir de la main d’un des princes de la science... 🔊✎
← —«La tête qu’il a fait?» demanda avec violence le docteur Cottard qui, étant allé un instant voir un malade, revenait chercher sa femme et ne savait pas de qui on parlait. 🔊✎
← Il lui avait déjà vu une fois une telle tristesse, mais ne savait plus quand. Et tout d’un coup, il se rappela: c’était quand Odette avait menti en parlant à Mme Verdurin le lendemain de ce dîner où elle n’était pas venue sous prétexte qu’elle était malade et en réalité pour rester avec Swann. 🔊✎
← Et quand la voiture de Mme Verdurin fut partie et que celle de Swann s’avança, son cocher le regardant lui demanda s’il n’était pas malade ou s’il n’était pas arrivé de malheur. 🔊✎
← A cause du ton dont elle lui disait de temps à autre «le jour où je vais avec mon amie à l’Hippodrome», si, s’étant senti malade et ayant pensé: «peut-être Odette voudrait bien passer chez moi», il se rappelait brusquement que c’était justement ce jour-là, il se disait: «Ah! non, ce n’est pas la peine de lui demander de venir, j’aurais dû y penser plus tôt, c’est le jour où elle va avec son amie à l’Hippodrome. 🔊✎
← Pendant bien longtemps, comme un malade ne peut s’empêcher d’essayer à toute minute de faire le mouvement qui lui est douloureux, il se redisait ces mots: «Je suis bien ici», «Cette blague!», mais la souffrance était si forte qu’il était obligé de s’arrêter. 🔊✎
← Le voyage durait depuis près d’un an. Swann se sentait absolument tranquille, presque heureux. Bien que M. Verdurin eût cherché à persuader au pianiste et au docteur Cottard que la tante de l’un et les malades de l’autre n’avaient aucun besoin d’eux, et, qu’en tous cas, il était imprudent de laisser Mme Cottard rentrer à Paris que Mme Verdurin assurait être en révolution, il fut obligé de leur rendre leur liberté à Constantinople. 🔊✎