← Mais Swann se disait que s’il montrait à Odette (en consentant seulement à la retrouver après dîner), qu’il y avait des plaisirs qu’il préférait à celui d’être avec elle, le goût qu’elle ressentait pour lui ne connaîtrait pas de longtemps la satiété. 🔊✎
← Ils lui auraient pardonné de fréquenter des ennuyeux (auxquels d’ailleurs, dans le fond de son cœur, il préférait mille fois les Verdurin et tout le petit noyau) s’il avait consenti, pour le bon exemple, à les renier en présence des fidèles. Mais c’est une abjuration qu’ils comprirent qu’on ne pourrait pas lui arracher. 🔊✎
← Sans doute elle n’espérait pas qu’il se soumettrait jusqu’à imiter la sainte simplicité de la tante du pianiste qui venait de s’écrier: —Voyez-vous ça? Ce qui m’étonne, c’est qu’ils trouvent encore des personnes qui consentent à leur causer; il me semble que j’aurais peur: un mauvais coup est si vite reçu! 🔊✎
← Celui-ci, à qui il avait fait part de son projet sans lui en dire le motif, ne se sentait pas de joie et s’émerveillait que Swann, pour la première fois depuis quinze ans, consentît enfin à venir voir sa propriété et, quoiqu’il ne voulait pas s’y arrêter, lui avait-il dit, lui promît du moins de faire ensemble des promenades et des excursions pendant plusieurs jours. 🔊✎
← Et puis du moins, ce voyage détesté, ce n’était pas lui, Swann, qui le paierait!—Ah! s’il avait pu l’empêcher, si elle avait pu se fouler le pied avant de partir, si le cocher de la voiture qui l’emmènerait à la gare avait consenti, à n’importe quel prix, à la conduire dans un lieu où elle fût restée quelque temps séquestrée, cette femme perfide, aux yeux émaillés par un sourire de complicité adressé à Forcheville, qu’Odette était pour Swann depuis quarante-huit heures. 🔊✎