← Le reste du temps on se contentait de jouer des charades, de souper en costumes, mais entre soi, en ne mêlant aucun étranger au petit «noyau». 🔊✎
← Puis, il appartenait à cette catégorie d’hommes intelligents qui ont vécu dans l’oisiveté et qui cherchent une consolation et peut-être une excuse dans l’idée que cette oisiveté offre à leur intelligence des objets aussi dignes d’intérêt que pourrait faire l’art ou l’étude, que la «Vie» contient des situations plus intéressantes, plus romanesques que tous les romans. Il l’assurait du moins et le persuadait aisément aux plus affinés de ses amis du monde notamment au baron de Charlus, qu’il s’amusait à égayer par le récit des aventures piquantes qui lui arrivaient, soit qu’ayant rencontré en chemin de fer une femme qu’il avait ensuite ramenée chez lui il eût découvert qu’elle était la sœur d’un souverain entre les mains de qui se mêlaient en ce moment tous les fils de la politique européenne, au courant de laquelle il se trouvait ainsi tenu d’une façon très agréable, soit que par le jeu complexe des circonstances, il dépendît du choix qu’allait faire le conclave, s’il pourrait ou non devenir l’amant d’une cuisinière. 🔊✎
← Quel rêve ce serait d’être mêlée à vos travaux!» Il s’était excusé sur sa peur des amitiés nouvelles, ce qu’il avait appelé, par galanterie, sa peur d’être malheureux. « 🔊✎
← Et puis ça doit cacher une histoire de femme, je ne me mêle pas de ces affaires-là. Ah bien! nous allons avoir de l’agrément si Swann s’affuble des petits Verdurin.» 🔊✎
← Mais toujours la pensée de l’absente était indissolublement mêlée aux actes les plus simples de la vie de Swann,—déjeuner, recevoir son courrier, sortir, se coucher,—par la tristesse même qu’il avait à les accomplir sans elle, comme ces initiales de Philibert le Beau que dans l’église de Brou, à cause du regret qu’elle avait de lui, Marguerite d’Autriche entrelaça partout aux siennes. 🔊✎
← Et cette maladie qu’était l’amour de Swann avait tellement multiplié, il était si étroitement mêlé à toutes les habitudes de Swann, à tous ses actes, à sa pensée, à sa santé, à son sommeil, à sa vie, même à ce qu’il désirait pour après sa mort, il ne faisait tellement plus qu’un avec lui, qu’on n’aurait pas pu l’arracher de lui sans le détruire lui-même à peu près tout entier: comme on dit en chirurgie, son amour n’était plus opérable. 🔊✎
← Il ne pouvait plus les séparer dans son esprit, et les vit mêlées aussi dans la réalité, la tendresse donnant quelque chose de sérieux et d’important à ces plaisanteries qui en retour lui faisaient perdre de son innocence. 🔊✎
← Elle secoua la tête en fronçant la bouche, signe fréquemment employé par les gens pour répondre qu’ils n’iront pas, que cela les ennuie a quelqu’un qui leur a demandé: «Viendrez-vous voir passer la cavalcade, assisterez-vous à la Revue?» Mais ce hochement de tête affecté ainsi d’habitude à un événement à venir mêle à cause de cela de quelque incertitude la dénégation d’un événement passé. 🔊✎
← Et Mme Cottard sortit de son manchon pour la tendre à Swann sa main gantée de blanc d’où s’échappa, avec une correspondance, une vision de haute vie qui remplit l’omnibus, mêlée à l’odeur du teinturier. 🔊✎
← Et Swann se sentit déborder de tendresse pour elle, autant que pour Mme Verdurin (et presque autant que pour Odette, car le sentiment qu’il éprouvait pour cette dernière n’étant plus mêlé de douleur, n’était plus guère de l’amour), tandis que de la plate-forme il la suivait de ses yeux attendris, qui enfilait courageusement la rue Bonaparte, l’aigrette haute, d’une main relevant sa jupe, de l’autre tenant son en-tout-cas et son porte-cartes dont elle laissait voir le chiffre, laissant baller devant elle son manchon. 🔊✎