← Il allait les rejoindre n’importe où, quelquefois dans les restaurants de banlieue où on allait peu encore, car ce n’était pas la saison, plus souvent au théâtre, que Mme Verdurin aimait beaucoup, et comme un jour, chez elle, elle dit devant lui que pour les soirs de premières, de galas, un coupe-file leur eût été fort utile, que cela les avait beaucoup gênés de ne pas en avoir le jour de l’enterrement de Gambetta, Swann qui ne parlait jamais de ses relations brillantes, mais seulement de celles mal côtées qu’il eût jugé peu délicat de cacher, et au nombre desquelles il avait pris dans le faubourg Saint-Germain l’habitude de ranger les relations avec le monde officiel, répondit: 🔊✎
← Elle n’était pas chez Prévost; il voulut chercher dans tous les restaurants des boulevards. 🔊✎
← Swann se fit conduire dans les derniers restaurants; c’est la seule hypothèse du bonheur qu’il avait envisagée avec calme; il ne cachait plus maintenant son agitation, le prix qu’il attachait à cette rencontre et il promit en cas de succès une récompense à son cocher, comme si en lui inspirant le désir de réussir qui viendrait s’ajouter à celui qu’il en avait lui-même, il pouvait faire qu’Odette, au cas où elle fût déjà rentrée se coucher, se trouvât pourtant dans un restaurant du boulevard. 🔊✎
← Il ne faisait plus attention à aucune, s’abstenait d’aller dans les endroits où on en rencontre. Dans un restaurant, à la campagne, il avait l’attitude inversée de celle à quoi, hier encore, on l’eût reconnu et qui avait semblé devoir toujours être la sienne. 🔊✎
← Le soir, quand il ne restait pas chez lui à attendre l’heure de retrouver Odette chez les Verdurin ou plutôt dans un des restaurants d’été qu’ils affectionnaient au Bois et surtout à Saint-Cloud, il allait dîner dans quelqu’une de ces maisons élégantes dont il était jadis le convive habituel. 🔊✎
← Il était accueilli par la petite phrase de la Sonate jouée dans le jardin sur le piano du restaurant. 🔊✎
← Odette eut soudain l’air d’une désespérée qui renonce à lutter contre les difficultés écrasantes de la vie, et Swann comptait anxieusement les minutes qui le séparaient du moment où, après avoir quitté ce restaurant, pendant le retour avec elle, il allait pouvoir lui demander des explications, obtenir qu’elle n’allât pas le lendemain à Chatou ou qu’elle l’y fit inviter et apaiser dans ses bras l’angoisse qu’il ressentait. 🔊✎
← Certains jours, au lieu de rester chez lui, il allait prendre son déjeuner dans un restaurant assez voisin dont il avait apprécié autrefois la bonne cuisine et où maintenant il n’allait plus que pour une de ces raisons, à la fois mystiques et saugrenues, qu’on appelle romanesques; c’est que ce restaurant (lequel existe encore) portait le même nom que la rue habitée par Odette: Lapérouse. 🔊✎
← Maintenant, hélas! il arrivait encore parfois qu’elle lui écrivît d’un restaurant ou d’un hôtel sur du papier qui en portait le nom imprimé; mais c’était comme des lettres de feu qui le brûlaient. « 🔊✎