quelquefois

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Mais au fur et à mesure que les «camarades» avaient pris plus de place dans la vie de Mme Verdurin, les ennuyeux, les réprouvés, ce fut tout ce qui retenait les amis loin d’elle, ce qui les empêchait quelquefois d’être libres, ce fut la mère de l’un, la profession de l’autre, la maison de campagne ou la mauvaise santé d’un troisième. 🔊

De même si un «fidèle» avait un ami, ou une «habituée» un flirt qui serait capable de faire «lâcher» quelquefois, les Verdurin qui ne s’effrayaient pas qu’une femme eût un amant pourvu qu’elle l’eût chez eux, l’aimât en eux, et ne le leur préférât pas, disaient: «Eh bien! amenez-le votre amiEt on l’engageait à l’essai, pour voir s’il était capable de ne pas avoir de secrets pour Mme Verdurin, s’il était susceptible d’être agrégé au «petit clan». S’il ne l’était pas on prenait à part le fidèle qui l’avait présenté et on lui rendait le service de le brouiller avec son ami ou avec sa maîtresse. Dans le cas contraire, le «nouveau» devenait à son tour un fidèle. 🔊

Quelquefois tel couple ami de mes grands-parents et qui jusque-là s’était plaint de ne jamais voir Swann, leur annonçait avec satisfaction et peut-être un peu le désir d’exciter l’envie, qu’il était devenu tout ce qu’il y a de plus charmant pour eux, qu’il ne les quittait plus. 🔊

Il allait les rejoindre n’importe , quelquefois dans les restaurants de banlieue on allait peu encore, car ce n’était pas la saison, plus souvent au théâtre, que Mme Verdurin aimait beaucoup, et comme un jour, chez elle, elle dit devant lui que pour les soirs de premières, de galas, un coupe-file leur eût été fort utile, que cela les avait beaucoup gênés de ne pas en avoir le jour de l’enterrement de Gambetta, Swann qui ne parlait jamais de ses relations brillantes, mais seulement de celles mal côtées qu’il eût jugé peu délicat de cacher, et au nombre desquelles il avait pris dans le faubourg Saint-Germain l’habitude de ranger les relations avec le monde officiel, répondit: 🔊

Et cependant ce n’était pas seulement la lassitude d’Odette qu’il s’ingéniait à prévenir, c’était quelquefois aussi la sienne propre; sentant que depuis qu’Odette avait toutes facilités pour le voir, elle semblait n’avoir pas grand’chose à lui dire, il craignait que les façons un peu insignifiantes, monotones, et comme définitivement fixées, qui étaient maintenant les siennes quand ils étaient ensemble, ne finissent par tuer en lui cet espoir romanesque d’un jour elle voudrait déclarer sa passion, qui seul l’avait rendu et gardé amoureux. Et pour renouveler un peu l’aspect moral, trop figé, d’Odette, et dont il avait peur de se fatiguer, il lui écrivait tout d’un coup une lettre pleine de déceptions feintes et de colères simulées qu’il lui faisait porter avant le dîner. 🔊

Il y avait à peu près une heure et demie qu’il l’avait quittée, il ressortit, prit un fiacre et se fit arrêter tout près de chez elle, dans une petite rue perpendiculaire à celle sur laquelle donnait derrière son hôtel et il allait quelquefois frapper à la fenêtre de sa chambre à coucher pour qu’elle vînt lui ouvrir; il descendit de voiture, tout était désert et noir dans ce quartier, il n’eut que quelques pas à faire à pied et déboucha presque devant chez elle. 🔊

Quelquefois, quand elle avait fait un court déplacement ce n’est qu’après plusieurs jours qu’elle songeait à lui faire savoir qu’elle était revenue à Paris. 🔊

Il revenait à ce point de vueopposé à celui de son amour et de sa jalousie et auquel il se plaçait quelquefois par une sorte d’équité intellectuelle et pour faire la part des diverses probabilitésd’ il essayait de juger Odette comme s’il ne l’avait pas aimée, comme si elle était pour lui une femme comme les autres, comme si la vie d’Odette n’avait pas été, dès qu’il n’était plus , différente, tramée en cachette de lui, ourdie contre lui. 🔊

Quelquefois elle avait déclaré si catégoriquement à Swann qu’il lui était impossible de le voir un certain soir, elle avait l’air de tenir tant à une sortie, que Swann attachait une véritable importance à ce que M. de Charlus fût libre de l’accompagner. 🔊

De ce qu’Odette mentait quelquefois, on ne pouvait conclure qu’elle ne disait jamais la vérité et dans ces propos qu’elle avait échangés avec Mme Verdurin et qu’elle avait racontés elle-même à Swann, il avait reconnu ces plaisanteries inutiles et dangereuses que, par inexpérience de la vie et ignorance du vice, tiennent des femmes dont ils révèlent l’innocence, et quicomme par exemple Odettesont plus éloignées qu’aucune d’éprouver une tendresse exaltée pour une autre femme. 🔊

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